À Saint-Cyprien, une nouvelle rampe d’accès permet aux amateurs de jet-ski de profiter du port, jusque-là fermé à ces embarcations. Entre encadrement strict et innovations technologiques, la station expérimente une ouverture sous conditions, espérant concilier liberté et sécurité sur l’eau.
Un badge, un clic, une nouvelle rampe : dans les Pyrénées-Orientales, à Saint-Cyprien, les passionnés de jet-ski peuvent désormais profiter d’une mise à l’eau pour une journée de balade en mer. Jusqu’ici, ces embarcations sont refusées dans les autres ports du département, au grand désespoir de leurs propriétaires.
Un coût élevé pour des passionnés frustrés
Pour Jérémy Kerbel, jet-skieur passionné, la frustration était bien réelle : il explique que “le problème, c’est qu’on a des machines qui coûtent entre 25 000 et 30 000 euros. Il y a des taxes annuelles à presque 1 000 euros, plus ce qu’on paye à côté… Ça commence à chiffrer pour ne pas pouvoir les mettre à l’eau partout, c’est frustrant”. Un sentiment partagé par Karim Laouinati, lui aussi amateur de jet-ski, qui déplore une situation « vraiment très compliquée. Tous les ports bloquent les mises à l’eau. Pour quelques personnes qui font des bêtises, on est tous punis. »
Une image à redorer
Depuis plusieurs années, les utilisateurs de jet-ski souffrent d’une mauvaise réputation, alimentée par quelques comportements à risque : intrusions dans les zones de baignade, rodéos aquatiques… Pour tenter d’apaiser les tensions, certains professionnels ont décidé de s’adapter. C’est le cas d’Alexandre Falgaronne, loueur de jet-ski, qui a équipé ses engins de boîtiers électroniques : « Ce sont des boîtiers qui s’activent, c’est moi qui ai créé les cartes de limitation, la bande des 300 mètres… En fait, les jets ne sont pas coupés automatiquement, mais ils sont juste bridés dans ces zones-là à cinq nœuds, donc à la réglementation française.”
Une mise à l’eau encadrée
À Saint-Cyprien, la mise à l’eau est strictement encadrée pour éviter les débordements : une machine par personne, réservation obligatoire 24 heures à l’avance et pas plus de dix jet-skis par jour. Frédérique Berliat, directeur du port, insiste sur cet équilibre : “Nous, on maintient l’accès à l’eau pour tout le monde sans autorisation supplémentaire, sans avoir l’obligation de faire partie d’associations agréées. Mais pour des raisons de sécurité, de stationnement, pour toutes ces raisons-là, on limite. Saint-Cyprien, que ce soit la municipalité ou le port, n’a pas la volonté ni même la vocation d’accueillir la majorité des jet-skis du département.”
Le port se donne maintenant quelques mois pour évaluer l’efficacité de ce nouvel aménagement et vérifier si l’accès encadré aux jet-skis permet une cohabitation apaisée avec les autres usagers du littoral.
Info : FanceBleu.fr